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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/451

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des aliments ; vous célébrez les mêmes fêtes que les Gentils, comme les calendes et les solstices[1]… » — Les fidèles de Mithra ne se faisaient pas faute non plus d’accuser l’Église d’avoir contrefait certains épisodes de la vie de leur dieu, encore que le grief pût être retourné contre eux. « Il est probable, remarque M. Franz Cumont[2], qu’on chercha à faire de la légende du héros iranien le pendant de la vie de Jésus, et que les disciples des mages voulurent opposer une adoration des bergers, une cène et une ascension mithriaques à celle des évangiles. On compara même la roche génératrice, qui avait enfanté le génie de la lumière, avec la pierre inébranlable, emblème du Christ, sur laquelle était bâtie l’Église, et jusqu’à la grotte, où le taureau avait succombé, avec celle où Jésus était né à Bethléem. Mais ce parallélisme ne pouvait guère aboutir qu’à une caricature. »

VI

On sait quelle immense « littérature » a suscitée cette question de l’influence que les mystères et les rites païens auraient exercée sur le christianisme[3]. Ce n’est pas ici le lieu de traiter un problème aussi complexe, où les déterminations chronologiques, encore que primordiales, sont extrêmement difficiles, et qui ne peut être résolu (s’il doit l’être jamais) qu’avec infiniment de tact et de sens critique.

  1. Contra Faustum, xx, 4 (Patrol. lat., 42, 370).
  2. Textes et Monuments figurés relatifs aux mystères de Mithra, t. I, p. 361.
  3. Une bibliographie dans P. de Labriolle, Tertullien, de Praescriptione haereticorum (Coll. Hemmer-Lejay), p. lxiv-lxv. Y ajouter celle que donnent Carl Clemen, dans Zeitsch. f. Kirchengeschichte, t. 38 (1920), p. 166-190 ; Cumont, Rel. Or., 4e éd., p. 206 et Werner Goossens, Les Origines de l’Eucharistie (Dissert. de l’Univ. de Louvain, 2e série, t. 22), Paris, 1931, p. 256.