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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/460

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Th. Zahn, qui a attiré l’attention sur ce texte[1], pensait pouvoir identifier « l’Hébreu » en question avec ce juif Isaac qui, après avoir pris une part active aux compétitions d’Ursinus avec Damase pour le siège épiscopal de Rome, déposa contre Damase une grave accusation juridique dont nous ignorons l’objet, fut débouté, exilé par Gratien en Espagne, et retourna finalement à la synagogue. — Ce n’est qu’une hypothèse, et la base en est assez étroite ; car ni la difficulté mise en valeur par le juif de Jérôme n’était chose nouvelle, ni le cas d’un pseudo-converti ne peut être considéré comme à ce point exceptionnel que l’enquête aboutisse nécessairement au seul Isaac.

Quoi qu’il en soit, l’argumentation anti-chrétienne des Juifs n’était pas moins pressante que celle des païens, et dut en plus d’un cas l’alimenter. Beaucoup de catéchèses munissent les candidats à la foi de réponses à opposer aux premiers[2]. Augustin n’ignore pas leur active malveillance. Mais, avec sa charité coutumière, il répète : « Montrons-leur que nous les aimons ! Ne nous élevons point avec orgueil contre les branches séparées du tronc : souvenons-nous plutôt de notre commune racine[3]. »

IX

Nulle agression anti-chrétienne ne s’autorisa de plus spécieux prétextes que celle dont la prise de Rome par Alaric, en 410, devint le point de départ.

  1. Theolog. Literaturblatt, t. XX (1899), p. 315.
  2. Textes chez Juster, Les Juifs dans l’Emp. rom., I, p. 300 et s.
  3. Adv. Jud., x, 15.