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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/138

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ŒUVRES COMPLÈTES DE JULES LAFORGUE

que M. de Moltke est danois. Qui saura son caractère intime ? En tout cas, il ne pose pas comme M. de Bismarck. Il se montre dans la rue, il se montre à toutes les fêtes de la cour.

Six soldats, fusil à l’épaule, conduits par un autre qui tient le sien sous le bras, vont renouveler un poste. Passe un officier. Le soldat conducteur hurle un mot, et tous mettent l’arme au bras et tapent des semelles jusqu’à ce que l’officier soit passé. Cette scène automatique se répète tout le jour et partout dans Berlin.

Une charrette pleine de petites filles allant à quelque partie de campagne ; dès l’approche du palais, elles entonnent en chœur l’hymne national (celui sur l’air de God save the Queen).

À la porte du palais, les deux sentinelles sont clouées, prêtes à présenter armes à tout officier qui passe. Au bas de la rampe, trois, quatre sergents de ville.

La nuit, deux policiers en civil se promènent entre les deux palais.

Pas d’équipages. À peine un coupé correct. Des voitures de maître déconcertantes. Un coupé plat comme une chaise à porteur et attelé de deux chevaux. Et l’éternel landau de famille, et les fiacres de deuxième classe ! Quand j’ai