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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/162

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ŒUVRES COMPLÈTES DE JULES LAFORGUE

la marchandise, et pas souvent époussetée ! Le dimanche, les rues changent d’aspect autrement qu’à Paris avec la fermeture des magasins. Au lieu du rideau de fer qu’on laisse retomber, ici on tend du haut en bas une pièce de toile blanche imprimée en noir du nom du marchand et de l’énoncé de son commerce.

Le magasin qui éblouit tout d’abord le Parisien, c’est le magasin de cigares, tabacs et cigarettes. Ce commerce est libre, on le sait, on rivalise par conséquent d’étalages, comme de bon marché. J’en parlerai au chapitre « Tabac ».

Les magasins de modes pour dames s’intitulent Mode Bazar. J’ai déjà dit l’impression de pêle-mêle et d’incorrect de cette enseigne.

Les tailleurs gardent toujours le « Haute-nouveauté » français.

Magasin de jouets. — Des maisonnettes avec des nègres en uniformes prussiens commandés par des sergents prussiens ; cela s’appelle « Factorerie africaine ». Des casernes, des bonnets de hussard avec sabre et sabretache pour enfants. Beaucoup de boîtes à herboriser peintes en vert (on ne peut sortir ici sans voir un enfant avec sa boîte à herboriser au dos). Enfin l’éter-