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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/197

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BERLIN. LA COUR ET LA VILLE

Voici le fêté d’un jubilé qui dit à la quatrième page d’un journal, parmi les annonces de mort ou de mariage : « Mon merci le plus profond pour le nombre très considérable de félicitations, de télégrammes, et d’envois de superbes fleurs à l’occasion du jubilé de vingt-cinq ans de mon commerce de vins… etc… »

On est frappé de la quantité d’albums pour photographies à poser sur la table du salon, que l’on vend ; également des appareils à faire de la magie en famille, et des articles pour égayer les parties de campagne. Ces derniers articles se rapportent presque tous à la musique : boîtes à musique, oiseaux chantants, bock musical, porte-cigares musical, etc.

Dans les cadres-réclames des photographes, on voit souvent le papa ayant son enfant sur les épaules. J’ai vu aussi cette scène d’intérieur : un mari et sa femme chez eux, à table, deux couverts, des fleurs au milieu ; la femme est en toilette simple, avec ses tresses sur le dos ; le mari est frisé, en veston clair et porte des bottes à l’écuyère !

Grand commerce de papier à lettre avec sentence en tête. Naturellement, c’est la sentence allemande solennelle et vide. Exemple : « D’abord