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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/205

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BERLIN. LA COUR ET LA VILLE

les officiers ont la redingote ; les balayeurs des rues ont la redingote avec leurs bottes d’égoutier.

Spectacle navrant, à Bade, l’officier venant se promener en civil au casino, parmi les quelques élégants Anglais ou Russes, avec son complet dépareillé, ses gants bien boutonnés, son chapeau défraîchi, sa canne de deux sous.

Tous les Allemands ont une bague, on peut dire tous.

Il serait trop aisé de relever les ridicules des toilettes d’un dimanche. Il suffira de dire qu’on peut voir un monsieur en veston de velours, souliers découverts et sous-pieds laissant voir la ligne blanche de la chaussette, — ou bien un jeune garçon, orgueil de sa mère, en complet civil, bonnet de hussard avec panache et col bleu de matelot.

En résumé, la tenue de l’Allemand et de l’Allemande tient dans un contraste parfait. La femme est tout laisser aller. L’homme se sangle, s’emprisonne dans du collant, marche raide.