POLITESSE
’Allemand est né simple. Sa manie du
cérémonieux vient de ce qu’on l’a trop
universellement traité de barbare et d’ours. « Ils
nous traitent d’impolis, nous serons aussi polis
qu’eux, » ont-ils pensé. Seulement, ils se sont
trop appliqués et ils ont mis les pieds dans le
plat.
Les grands, les larges coups de chapeau que les gens se donnent dans la rue semblent, dans les premiers temps, une plaisanterie entre amis. Il n’en est rien. Trois messieurs rencontrent trois messieurs, on s’arrête, on cause ; quand on se quitte, les six chapeaux s’élèvent et restent un instant suspendus, décrivant la même parabole.
De même pour la courbette. L’Allemand ne salue pas de la tête, mais de l’échine. Il y a aussi le Knix que toutes les petites Allemandes font