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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/283

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APPENDICE

« ma chère » ou « mon cher » à tout le monde, prend des airs de madone qui vont médiocrement avec sa figure, et secrètement, d’une façon voilée, attaque la réputation de celui-ci, dit du mal de celui-là, fait sous-entendre discrètement les fautes de Mme X…, souligne les faiblesses de M. A…, jette à gauche le poison de ses insinuations perfides, à droite le venin de ses suppositions outrageantes. Elle est malfaisante sans s’en douter, et fait du tort aux autres non par malice, mais par l’impulsion de sa nature, qui, à force d’être laide, ne peut pas admettre le beau chez son prochain.

(P. 48.)

Sa compagne la comtesse Oriola… n’est pas aimée par l’impératrice, de la mort de laquelle elle se réjouirait sans doute, ayant au fond du cœur la vague espérance que, cet obstacle une fois disparu, l’empereur pourrait être amené à imiter l’exemple de son père et à créer une seconde princesse Liegnitz.

La comtesse Oriola, tout en professant une bonté extérieure, est toujours heureuse lorsque le hasard met à nu quelques vices ou quelques fautes de ses amis ; elle a, en parlant des médisances, un petit rire tranquille et sardonique qui fait involontairement penser à Méphistophélès.

(P. 50.)

M. de Knesebeck, secrétaire de l’impératrice, est un petit homme mince, fluet, chauve en dépit de ses