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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/284

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ŒUVRES COMPLÈTES DE JULES LAFORGUE

trente ans, spirituel, fin, délié et sachant toujours se tirer d’affaire, même dans les situations les plus difficiles, avec une merveilleuse dextérité. Il a de l’instruction, de la lecture, de la conversation, saurait au besoin intriguer, exerce sur sa maîtresse une influence discrète, mais réelle ; a beaucoup d’ennemis parmi ceux qui se sentent devinés par sa pénétration, mais sait leur rendre au centuple le mal qu’ils voudraient lui faire. Très observateur, il devine de suite les désirs, les espérances et les ambitions de tous les parasites qui tournent autour de l’impératrice afin d’en obtenir, ceux-ci une parole bienveillante dite en public, ceux-là une potiche chinoise ou bien un vase japonais pour décorer leurs salons.

… Le résultat de ses expériences est un mépris de l’humanité qui augmente tous les jours.

(P. 51.)

Comte de Nesselrode, grand maître de la cour de l’impératrice, un bon vivant et un brave homme, trop borné pour chercher les défauts de son prochain, trop indifférent aux choses de ce monde pour les remarquer en beau ou en laid.

(P. 52.)

Mlle de Neundorf, première femme de chambre de l’impératrice. C’est, dans son genre, un personnage, connaissant tous les secrets de sa royale maîtresse, écrivant ses lettres, transmettant ses messages, s’imaginant lui être dévouée, mais lui faisant beaucoup de