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Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/285

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APPENDICE

tort par son indiscrétion et ses intrigues. Elle est flattée, adulée par toutes les dames désireuses de conserver les bonnes grâces de la souveraine, lesquelles font parfois antichambre pendant deux heures chez Mlle de Neundorf, à seule fin de satisfaire son amour-propre flatté d’avoir fait attendre une comtesse ou une princesse.

Plutôt amie que femme de chambre, elle réunit la servilité du domestique à l’insolence voilée et affectueuse de la confidente qui sait qu’on ne peut la renvoyer parce qu’on en a peur. L’impératrice ne voit que par ses yeux et se laisse influencer par son astuce à un point fâcheux pour sa dignité, d’autant plus que Mlle de Neundorf, comme toutes les personnes dans sa position, n’a ni le tact ni l’esprit de dissimuler en public sa situation de conseillère intime de Sa Majesté.

(P. 53.)
L’Impératrice Augusta

L’impératrice Augusta a un certain esprit naturel ; elle s’imagine en avoir plus que ce n’est le cas. C’est une personne qui a des amis ardents, des admirateurs passionnés et des détracteurs acharnés. Ceux qui lui ont attribué une grande intelligence ont eu tort ; ceux qui l’ont dite méchante et nuisible, tort également. Elle n’a pas une intelligence hors ligne ; elle n’est pas mauvaise, mais elle est intrigante, fausse, affectée. Elle veut absolument jouer un rôle,