Aller au contenu

Page:Laforgue - Œuvres complètes, t6, 1930.djvu/288

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
270
ŒUVRES COMPLÈTES DE JULES LAFORGUE

de son fauteuil, la joue appuyée sur sa longue main de reine, regarde la grande lanterne magique du monde…

Une lettre du Prince impérial

À l’appui de ce que dit Laforgue des rapports qui existaient entre Guillaume Ier, le prince impérial (futur et éphémère Frédéric III) et le fils de celui-ci (futur Guillaume II), voici ce que le prince impérial écrivait à Bismarck à l’époque où Laforgue venait de quitter Berlin :

« Portofino, près de Gênes, le 28 septembre 1886.

« Mon fils, le prince Guillaume, ayant à mon insu exprimé à Sa Majesté le désir d’apprendre à mieux connaître l’activité de nos ministères, on aurait, à Gastein, songé, ainsi que je viens d’en être informé, à lui donner une occupation au ministère des affaires étrangères pour l’hiver prochain.

« Comme jusqu’à présent je n’en ai reçu aucune communication officielle, je me vois obligé de m’adresser en premier lieu et confidentiellement à vous, afin de savoir ce qui a été décidé, mais surtout pour vous déclarer que, tout en n’ayant pas en principe d’objections à ce que mon fils aîné soit mis au courant des questions gouvernementales supérieures, je suis absolument opposé à ce qu’il commence par le ministère des affaires étrangères.