Aller au contenu

Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 9.djvu/345

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Portugal et l’Espagne prêtèrent asile à Charles II, l’Angleterre attaqua l’un et l’autre. Ne craignez rien, l’image de la liberté, comme la tête de Méduse, effrayera les armées de nos ennemis ; ils craignent d’être abandonnés par leurs soldats, voilà pourquoi ils préfèrent le parti de l’expectation et d’une médiation armée. La constitution anglaise et une liberté aristocratique seront les bases des réformes qu’ils vous proposeront ; mais vous seriez indignes de toute liberté si vous acceptiez la vôtre des mains de vos ennemis. Le peuple anglais aime votre révolution ; l’empereur craint la force de vos armes ; quant à cette impératrice de Russie, dont l’aversion contre la constitution française est connue, et qui ressemble par quelque côté à Élisabeth, elle ne doit pas attendre plus de succès qu’Élisabeth n’en a eu contre la Hollande. À peine subjugue-t-on des esclaves à quinze cents lieues, on ne soumet pas des hommes libres à cette distance. Je dédaigne de parler des autres princes ; ils ne sont pas dignes d’être comptés au nombre de vos ennemis sérieux. Je crois donc que la France doit élever ses espérances et son attitude. Sans doute, vous avez déclaré à l’Europe que vous n’entreprendriez plus de conquêtes, mais vous avez le droit de lui dire : Choisissez entre quelques rebelles et une nation. »


XIV

Ce discours, bien que contradictoire dans plusieurs de ses parties, dénotait chez Brissot l’intention de prendre