Aller au contenu

Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/165

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tion générale et surtout celle d’une nouvelle croisade suscitée par le pape, et commandée par Charles d’Anjou, éveillérent dans l’esprit de l’usurpateur l’idée de s’adresser au pape et de lui promettre d’agir pour effectuer l’union des deux églises — ce qui dans la phraséologie papistique signifie : subjuguer l’église orientale au vasselage de l’archipontife de Rome. Le danger qui pointait du côté de l’Occident était très menaçant, aussi Michel se mit-il sérieusement à agir dans le sens de l’union. Il commença par faire convoquer un concile, où il rencontra une résistance générale, à l’exception de quelques prélats de cour complices de son usurpation. Parmi les opposants à cette pseudo-union, l’adversaire le plus décidé fut Jean Beccus le plus savant de tous. Appelé à exprimer son sentiment il débuta dans les termes suivants : « Comme mon salut, dit-il, m’est plus précieux que la vie, j’élèverai la voix pour prouver que les Latins sont des hérétiques, quoique nous ne leur donnions par ce nom, à cause de leur grande puissance et du mal qu’ils peuvent nous faire par cette prépondérance. » Là dessus, il développa sa thèse et la prouva complètement. Michel, désappointé du résultat de ce début, congédia l’assemblée, et le lendemain, il fit arrêter Beccus et le fit enfermer dans la tour d’Anémos. Il croyait de la sorte intimider et réduire plus facilement les autres prélats ; mais il fut déçu dans ses espérances.

Après cet exploit, il envoya une députation au pape