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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/167

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Au retour de ces deux légats, Michel, aidé de ses complices les prélats de cour gagnés à ses projets, fit déposer le patriarche Joseph comme opposé à la pseudo-union, et ayant gagné, par la promesse du patriarcat, Beccus très-las de sa longue captivité ; il le fit apostasier, lui fit rétracter les doctrines qu’il avait précédemment professées et soutenues librement, puis le fit enfin élire patriarche. C’est alors qu’à l’aide de sa profonde érudition il se mit à composer des ouvrages dans le sens papistique, pour prouver tout le contraire de ce qu’il avait affirmé et défendu auparavant, en y accumulant tout ce que les faussaires latins avaient inventé depuis l’époque de Charlemagne.

Heureuses eussent été les populations d’Orient, si par ce moyen seul, on eût tenté de les gagner au papisme. Mais, Michel irrité de l’inutilité de ses efforts et de la résistance qu’il rencontrait, recourut à des arguments plus énergiques en matière de religion : exils, confiscations des biens, emprisonnements, outrages, tortures, mutilations, tout en un mot fut mis en œuvre. Michel alla même jusqu’à inviter les légats du pape à assister à ces scènes de supplice, pour contempler ainsi les marques éloquentes de son dévoûment ; bien plus, il fit saisir quelques-uns des récalcitrants et les envoya à Rome, comme présent au pape, pour qu’il en disposât à son gré. Et ce Beccus voyait commettre ces horreurs, sans la moindre remontrance auprès du tyran son associé, sans