Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/31

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rager. On a fait mieux, on l’a falsifié.[1] Et voilà le passage criminel de St-Paulin de Nôle, qui lui a, peut-être, valu la disgrâce de son expulsion : « Spiritus enim Dei sicut et Verbum Dei, Deus uterque in uno capite permanentes et ex uno patris fonte manantes sed filius nascendo, spiritus procedendo, salvâ quisque personnarum suarum proprietate, distincti potius quam divisi sunt. » (Patrol. Migne, tom. 61, pag. 252.)

Un siècle environ après ces conciles tenus en Espagne (de 693 à 769), et dont nous avons déjà parlés aux pages précédentes, cette pestilence, je n’entends point parler ici de la croyance au Filioque, mais de la croyance qu’il faisait partie intégrante du symbole promulgué à Constantinople, cette pestilence, dis-je, s’étendit et continua ses ravages dans les Gaules. Elle traversa tout le moyen-âge et les temps postérieurs, elle se prélasse encore en triomphe jusqu’à nos jours dans divers écrits dont nous aurons l’occasion de parler dans la troisième partie.[2]

  1. A treatise of the corruptions of scripture, councils and falhers of the prelates, pastors and pillars of the church of Rome, 2d edit. London 1843, pag. 270, 304.
  2. Zernicavius et son traducteur (pag. 427) tendent à croire que cette excroissance se manifesta d’abord dans les Gaules, et que de là la contagion en passa en Espagne ; mais Alcuin, qui devait être mieux informé, l’appelait erreur espagnole ; et telle est encore l’opinion générale en ce qui regarde son origine. La confusion provient de ce que les théologiens Francs ont assumé toute la besogne de son incubation. Le mal d’Espagne devint mal de France, qu’on me passe cette allusion, que j’emprunte à Joseph de Maistre. (Œuvres posthumes,