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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/32

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§ VIII. — Adrien Ier et Charlemagne.


Dans les livres appelés Carolins, le troisième consiste en une longue dissertation, en forme de lettre, de Charlemagne à Adrien Ier (patrol. Migne, tom. 98, pag. 1118), où celui-là, ou plutôt ses théologiens, s’occupent tout au long à réprouver diverses décisions du septième concile œcuménique. Il y condamne aussi une expression du patriarche Taraise contenue dans une lettre adressée aux patriarches d’Orient, où il disait que le St-Esprit procède du Père par le moyen du Fils, per Filium (tandis qu’il devait dire et du Fils) et e Filio, ce que ces théologiens se mettaient à soutenir de toute la force de leur savoir. Et ici encore la mystification ourdie au fond des Espagnes par le clergé Gotho-Vandale, exerce son empire pernicieux. Dans une de ces Répréhensions, comme elles y sont appelées, Charlemagne affirme que le Filioque était compris dans le symbole dès le jour de sa promulgation à Constantinople : « Quod Tarasius non rectè sentiat qui Spiritum Sanctum non ex Patre et Filio secundum Nicæni[1] symbole fidem, sed ex patre per Fi-

    tom. III, lettre à Methodius). C’est ainsi qu’il appelle l’usage répandu, dit-il, par les Français d’écrire sur l’histoire ecclésiastique ou sur la théologie, non en latin, mais dans les langues modernes ; « faciendolo Turpin (dit Arioste) lo facio anch’io. »

  1. Ceux qui s’occupent d’histoire ecclésiastique savent que sous la dénomination de concile de Nicée est compris aussi celui de Constantinople.