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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/56

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suite ont-ils détruit le monument qui repoussait ces mots ? Pourquoi, si ce n’était, parce que les paroles de Léon III étaient la damnation même de cette pensée ? Remarquer cependant la démence du renégat : on peut se permettre d’altérer la texte même de l’Évangile, pour le faire cadrer avec ses pensées ! Ce Beccus, pour me servir d’une expression de St-Jean Chrysostôme, ce Beccus, sans s’en apercevoir, prophétisait comme Caïphe, οὐϰ εἰδὼς ἐπροφήτευε, il prophétisait l’avenir lorsque le papisme arrivé au comble de son délire, produit fatal de ses succès, mettrait, la main sur le Nouveau Testament et en modifierait les textes, au soutien de ses calculs ; lorsque ses théologiens déclareraient que le Pape est le maître des SS. Écritures, et qu’il peut en disposer à son gré. Je parlerai de ceci en une autre occasion, car on ne peut tout dire à la fois. Pour n’en citer pourtant qu’un spécimen, je dois rapporter les deux cas suivants.

Dans l’abjuration de la religion évangélique, comme elle y est qualifiée, que les jésuites ont fait signer à ce fameux Frédéric-Auguste électeur de Saxe, pour être reconnu comme roi de Pologne, ils lui faisaient professer entre autres choses dans l’article X : « j’avoue que le pape a le droit de modifier l’Écriture, de l’augmenter, de la diminuer, d’après sa volonté. » (Voir Histoire

    ecclesiarum, p. 173. Je reviendrai sur ce Beccus, lorsque nous en arriverons à la falsification qu’il a commise sur un passage de Saint-Grégoire de Nysse.