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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/91

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qui s’en rapporte à Berno Augiensis, De rebus ad Missam pertinentibus, cap. II.)

Benoît pouvait voir incessamment les tables de Léon III, qu’il avait devant les yeux, mais il les a fermés en ce jour. Il devait inviter respectueusement l’empereur à se rendre avec lui au tombeau de l’Apôtre — selon l’appellation que lui donnaient les Pères — et lui montrer du doigt les tables placées sous sa protection, comme ces autres tables descendues autrefois du Sinaï, et lui lire ce qui était souscrit à la fin de cette espèce de décalogue ; « Haec, Leo posui pro amore et cautela orthodoxae fidei. » Mais Benoît craignit de mécontenter son patron, son unique soutien dans la possession soit de l’un, soit de l’autre des deux pouvoirs, et il céda. Ce sont ces motifs et ces nécessités, qui ont amené Benoît VIII à commettre ce méfait, auquel ses successeurs sont associés.

Après la mort de ce pape qui était, comme nous l’avons dit, neveu de l’empereur Henri, un autre de ses neveux, et frère du dernier pape, fut élevé par le parti impérialiste, en l’an 1024, au pontificat sous le nom de Jean XIX. Il monta, de simple laïque qu’il était, tous les degrés de la hiérarchie dans l’espace de six jours. Il tint le pontificat pendant neuf ans, mais enfin le parti national, impatienté des excès de sa conduite, le chassa de Rome. Cependant l’empereur Conrad II, descendu avec une armée en Italie, le rétablit ;