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Page:Lampryllos - La Mystification fatale, 1883.djvu/92

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il mourut dans la même année, et un autre tudesque, neveu lui aussi de l’empereur Conrad, lui succéda sous le nom de Benoît IX.[1] Henri III, puis son fils Henri IV, continuèrent à se mêler aux élections successives des papes, et à faire prévaloir leur candidats ; presque jusqu’à l’année 1061, les papes furent leurs créatures : ce furent ceux qui, dans l’histoire, sont signalés sous le nom de papes allemands. Convenait-il à ces papes, dont les uns, le plus grand nombre, hommes liges des césars, devaient par intérêt, et dont les autres, moins hostiles au parti national et orthodoxe, étaient tenus par crainte à plus de ménagements encore des préjugés de ces empereurs si entichés de leur Filioque, convenait-il, dis-je, aux uns ou aux autres de songer au rétablissement du symbole dans son état primitif, une fois que le pli de l’interpolation était pris ?

On a publié en ces derniers temps divers écrits, soit brochures, soit articles de revues ou de journaux, pour démasquer le prétexte spécieux que la possession du pouvoir temporel assure et garantit au pape, le libre exercice du pouvoir spirituel. Mais au contraire on a cité une foule d’exemples qui donnent le démenti le plus formel à cette fallace. (Voir un article de M. Eugène Young dans le Journal des débats du 20 mai

  1. Ces diverses successions de papes sont différemment rapportées par divers historiens ecclésiastiques. Je ne m’occupe point de les débrouiller ; c’est inutile pour l’objet que je poursuis.