Aller au contenu

Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/249

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mination, jointe à la gravitation, le total de la chaleur et du mouvement mécanique. Mais, pour expliquée la constitution de notre système solaire tel qu’il est aujourd’hui, il fallait encore certaines hypothèses sur la manière dont les masses gazeuses étaient distribuées dans l’espace. La rotation de la masse entière, une fois donnée, devait nécessairement devenir plus rapide, à mesure que s’accentuait le progrès de la concentration et de la condensation ; son existence antérieure peut se déduire de bien des manières, mais est aussi du nombre des conjectures spéciales, où un rôle encore assez grand est accordé aux hypothèses. L’explication la plus simple consiste à ne pas réunir immédiatement les masses gazeuses et à n’en pas constituer uniformément un seul grand globe, mais à rassembler plusieurs de ces masses autour de leur centre particulier de gravité et à les faire s’agglomérer ensuite dans leur chute par un choc non central. Ajoutons ici, en passant, par rapport à l’opinion d’Uebenvce’ laquelle sera mentionnée plus tard, que tout ce processus peut aussi être édifié sur la réunion violente de corps solides qui, par l’effet du choc, commencent par se dissoudre en une masse de vapeurs pour s’organiser ensuite en un système nouveau, dans le cours de périodes incommensurables.

L’analyse spectrale a fourni récemment un argument en faveur de l’hypothèse de la condensation ; d’après cette analyse nous retrouvons dans tout le système solaire et, partiellement aussi dans le monde des étoiles fixes, les mêmes matières que celles qui composent notre Terre. Nous devons à la même méthode de recherches l’idée que les nébuleuses répandues dans le ciel, ne sont pas toutes, comme on pouvait le croire jadis, composées d’amas lointains d’étoiles, mais, en grande partie, de véritables masses de nuages cosmiques, nous offrant en conséquence l’image de ce qu’était autrefois notre système solaire.

En face de ces constatations, il nous importe peu que les géologues actuels aient renoncé à la théorie des révolutions