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Page:Lange - Histoire du matérialisme, Pommerol, 1879, tome 2.djvu/35

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price individuel, mais en vertu de l’essence de notre esprit même, qui, pour toutes les idées, doit se mettre en rapport avec l’impression venue de l’extérieur. L’intuition de l’espace, avec les propriétés qui lui appartiennent nécessairement, est un produit de notre esprit dans l’acte de l’expérience ; et voilà pourquoi elle appartient également et nécessairement à toute expérience possible comme à toute intuition de l’imagination. — Mais ici nous anticipons. Quelle que soit la réponse, il nous suffira pour le moment d’avoir montré qu’il faut répondre à cette question. Nous ne devons pas non plus nous occuper encore de la question de savoir si ce jugement nécessaire est strictement logique et d’où il dérive. Nous verrons plus tard que cette question n’est pas psychologique, mais « transcendantale » ; et nous essayerons d’expliquer cette expression de Kant. Ici il est question de l’existence d’un jugement de la stricte nécessité et de l’origine de cette conscience de la nécessité, provenant d’une autre source que de la partie simplement passive de l’expérience.

Passons aux attaques dirigées non contre l’a priori, mais contre la nature synthétique des jugements mathématiques. Ici l’attaque principale est dirigée non, comme dans le cas précédent, contre la compréhension des idées de grandeurs, mais contre celle des idées de nombres, bien qu’il faille naturellement dépouiller aussi les axiomes géométriques de leur nature synthétique, si l’on veut démontrer complètement le principe. — Le plus récent et le plus notable représentant de cette opinion, R. Zimmermann (13), a écrit un mémoire : Sur le préjugé mathématique de Kant et ses conséquences. On ferait mieux de parler du préjugé mathématique de Leibnitz et de désigner ainsi l’opinion qu’en général de n’importe quelles propositions simples peut naître, par une voie purement analytique, toute une science pleine de résultats particuliers et imprévus Les déductions rigoureuses d’Euclide notamment ont eu ce résultat, qu’à force de