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Page:Lanson - Boileau, 1922.djvu/48

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CHAPITRE II

LA POÉSIE DE BOILEAU[1]

Un « homme d’esprit » disait de la poésie de Boileau : « Il y a deux sortes de vers dans Boileau : les plus nombreux qui semblent d’un bon élève de troisième, les moins nombreux qui semblent d’un bon élève de rhétorique ». — « L’homme d’esprit qui parle ainsi, riposte Sainte-Beuve, ne sent pas Boileau poète, et, j’irai plus loin, il ne doit sentir aucun poète en tant que poète. » Car où est le mérite de sentir la poésie de La Fontaine, ou de Chénier,

  1. La meilleure édition de Boileau est encore celle de Berriat-Saint-Prix (4 vol.  in-8o, 1830-1837), en attendant celle que la Collection des Grands Écrivains de la France devra comprendre — Quant aux travaux consacrés à Boileau, il suffira de signaler : Sainte-Beuve, Port-Royal surtout t. V (1re édit.) et Causeries du lundi, t. VI ; Nisard, Histoire de la littérature française, t. II, chap. vi ; et surtout Brunetière, art. Boileau de la Grande Encyclopédie ; l’Esthétique de Boileau, dans la Revue des Deux Mondes du 1er juin 1889 (article destiné à servir de préface à l’édition de luxe des Poésies de Boileau publiée par la librairie Hachette) ; Histoire de l’évolution de la critique, chap. iii et iv.