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Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/29

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clos de murailles sévères, tristes, laids en dehors, au dedans remplis de verdure, d’herbes luxuriantes, de fleurs libres, de grands arbres ; image de la vie religieuse : l’isolement, l’austérité, l’apparence d’une tombe extérieure ; à l’intérieur, une béatitude paisible, grasse et presque joyeuse.

Ce fut à la porte de l’un de ces asiles que Jacques vint sonner. Une sœur tourière, vêtue de noir, lui ouvrit et lui demanda d’une voix flûtée ce qu’il voulait. Sur sa réponse, elle l’introduisit dans une petite pièce qui prenait jour par une porte vitrée, puis se retira.

Peu à peu le domestique s’habituant à l’obscurité, distingua sur les murs plusieurs mauvaises gravures représentant le Christ, le sacré cœur de Jésus, la Vierge au pied de la croix, etc…

Il eut le loisir de contempler tout cela fort longtemps.

— Mon Dieu ! se disait-il, voici ce qu’on appelle un lieu saint et ce que je nommerais un lieu humide, moi. Ces images-là sont toutes tachées de moisi, j’ai très peur de m’enrhumer.

On était en récréation et les pensionnaires se trouvaient au jardin. Une jeune religieuse s’approcha de Lydie de Cournon et lui dit :

— On vient vous chercher de la part de votre tuteur, habillez-vous au plus vite pendant qu’on va réunir vos effets.