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Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/126

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quelle influence sur ceux mêmes qui ne le sont pas, à l’aide de ceux de cette religion qui s’y trouvent répandus ! etc. »

L’Empereur disait que cet affranchissement de la cour de Rome, cette réunion légale, la direction religieuse dans la main du souverain, avaient été longtemps et toujours l’objet de ses méditations et de ses vœux. « L’Angleterre, la Russie, les couronnes du Nord, une partie de l’Allemagne la possèdent, disait-il ; Venise, Naples en avaient joui. On ne saurait gouverner sans elle ; autrement, une nation est à chaque instant blessée dans son repos, sa dignité, son indépendance. Mais c’était fort difficile, ajoutait-il ; à chaque tentative, j’en voyais le danger. Je pouvais juger qu’une fois embarqué, la nation m’eût abandonné. J’ai plus d’une fois sondé l’opinion, essayé de la provoquer, mais en vain, et j’ai pu me convaincre que je n’eusse jamais eu la coopération nationale, etc., etc. » Et ceci m’a expliqué une sortie dont j’avais été témoin dans le temps aux Tuileries.

L’Empereur, à une de ses grandes audiences du dimanche, la réunion extrêmement nombreuse, apercevant l’archevêque de Tours (de Barral), lui dit d’une voix très élevée : « Eh bien ! Monsieur l’archevêque, comment vont nos affaires avec le pape ? – Sire, la députation de vos évêques va se mettre en route pour Savone. – Eh bien, tâchez de faire