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Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/54

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Sur la fin de la conversation, l’Empereur est revenu sur Paul ; il a parlé des fureurs que lui causa dans le temps la déloyauté du ministère anglais. On lui avait promis Malte dès qu’on s’en serait emparé ; aussi s’empressa-t-il de s’en faire nommer grand-maître. Malte rendue, les ministres anglais nièrent la lui avoir promise. On assure qu’à la lecture de ce honteux mensonge Paul se montra si indigné, qu’en plein conseil, saisissant la dépêche, il la perça de son épée, ordonnant qu’on la renvoyât en cet état pour toute réponse. « Si c’est une folie, disait l’Empereur, il faut convenir que c’est celle d’une belle âme ; c’est

    par Napoléon même sur Bernadotte (Montholon, tom. 1er, p 119) ; il y en a vingt-six, mais nous nous contenterons d’extraire les suivantes : En 1796, pendant que Napoléon était en Égypte, Joseph maria sa belle-sœur à Bernadotte ; Napoléon la destinait au général Duphot, massacré à Rome en 1797. Si Bernadotte a été maréchal de France, prince de Ponte-Corvo, roi, c’est ce mariage qui en a été la cause. Napoléon jugea convenable de faire la belle-sœur de Joseph princesse et reine. Son fils Oscar est filleul de Napoléon : on attendit, pour le baptiser, son retour d’Égypte. Il le nomma Oscar, parce qu’alors il lisait avec intérêt les poésies d’Ossian. Les écarts du prince de Ponte-Corvo, pendant l’empire, lui ont été toujours pardonnés à cause de ce mariage. » – « Sous le directoire, Bernadotte fut deux mois ministre de la guerre ; il ne fit que des fautes, il n’organisa rien, et le Directoire fut obligé de lui retirer le portefeuille. » – « À la journée du 18 brumaire, Bernadotte fit cause avec le Manège et fut contraire au succès de cette journée. Napoléon lui pardonna à cause de sa femme. » – « Il protégea en Hanovre les dilapidations. » – « La conduite de Bernadotte à Iéna a été telle que l’Empereur avait signé le décret pour le faire traduire à un conseil de guerre, et il eût été infailliblement condamné, tant l’indignation était générale dans l’armée ; il avait manqué faire