Page:Las Cases - Mémorial de Sainte-Hélène, 1842, Tome II.djvu/902

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cerdotaux, présentait un noble spectacle au milieu du calme de la mer ; les derniers feux du soleil rougissaient les flots. On présenta les armes, le tambour battit aux champs, et le cercueil, porté par nos matelots, fut placé sur les deux panneaux comme sur une estrade ; puis i le prêtre prononça à la clarté des torches les prières de l’absoute. Il était sept heures. La cérémonie religieuse terminée, l’arrière de la frégate fut interdit a tous ; on n’y laissa que quatre sentinelles d’honneur qui étaient relevées d’heure en heure ; les officiers de quart, en grand uniforme, v demeurèrent seuls.

Le corps resta toute la nuit en chapelle ardente sur le pont de la frégate.

L’autel était dressé sur des aigles ; il était adossé au mat d’artimon, entouré de panneaux de velours aux ornements d’argent. On y arrivait par quatre marches couvertes de tapis noirs. Là était un trophée militaire magnifique ; des cyprès, des palmes, des lauriers, des haches d’abordage, des canons, des piles de boulets, des faisceaux d’armes, se remarquaient aux deux côtés. Au pied de l’autel, posé sur un drap de velours noir, à la croix blanche bordée d’un galon, s’élevait le catafalque, couvert de ses riches draperies de deuil, et portant