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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/103

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la partie, et passant près d’eux ils nous accablerent d’injures et nous jetterent des pierres, une entr’autres pesant bien une livre, m’ateignit a la poitrine, et me renversa sur le bord du bateau.

En arrivant a la douane les commis tâterent nos poches, pour savoir, disaient-ils, s’il n’y avait point de contrebande, ou d’armes cachés, nous enleverent nos sabres et autres armes, puis nous traiterent fort lestement, et nous dirent de revenir une autre fois ; ce que j’ai fait jusqu’a quatre fois, et n’ai pu reussir a retirer mon paquet qu’après quinze jours, et en payant, ainsi que tous mes malheureux compatriotes.

A peine fumes nous dans la rue, que de toutes parts nous n’entendimes que des God d—n, et des petits polissons ricanant a notre nez, disant avec impertinence, Parlez-vous Français, Monchieu, J’eus pourtant la bonne fortune de trouver un honnete homme, qui me voyant l’air embarrassé, car je n’osais pas dire un mot, s’addresser a moi en Italien, et me conduisit ou je voulois aller.

A peine eus-je quitté le quartier des matelots, que je m’apperçus bien vite que le peuple n’avait