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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/112

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un peu trop executive ; car il ne se passe pas de semaine ou il n’y ait quelques gens de pendus, ce à quoi on est si accoutumé que personne n’en parle, et que le peuple même, ne s’asssemble pas pour en voir l’éxécution. Il paraît cruel de sacrifier inutilement la vie des hommes, pour des crimes souvent tres legers, et de punir du même supplice le scélérat qui a tué son semblable, et le misérable que la faim a conduit au crime, et qui après toute une vie irréprochable, une fois s’est trouvé faible, et a volé quelques shellings.

Si la societé a le droit d’oter la vie a un homme, ce ne peut certainement être que dans la supposition, ou la mort de l’individu produira un grand exemple, et sera d’une grande utilité a la société ; Eh même ! n’a-t-on pas remarqué, que dans les pays ou l’on a oté la peine de mort, les crimes sont devenus moins communs qu’avant, et qui ne se persuadera pas aisément que tel homme qui n’est point arrêté par la crainte de la potence le serait peut-etre s’il savait que la suite de son crime dut faire de lui, un objet de ridicule, de haine, et de mépris pour le reste de sa misérable vie, au milieu de ses compatriotes.