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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/113

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Le manque de précaution sur les grands chemins rend les vols très communs aux environs de Londres ; et quoique souvent il y ait des gens tués en défendant leur argent, cela leur semble une chose toute simple, et la seule précaution que l’on prenne c’est en commençant son voyage, de mettre a part la bourse du voleur, nécéssité qui semble honteuse, mais qu’ils croyent justifier en disant, que ce serait metre trop de pouvoir dans les mains du roy que d’établir une maréchaussée, quoique a dire le vrai, il est difficile de concevoir pourquoi le roy serait plus puissant ayant le commandement d’une maréchaussée, que des autres troupes.

Je fus un jour visiter le palais qui sert d’hopital aux matelots a Greenwich. Je n’ai jamais rien vu de si magnifique dans ce genre, et ce qui semble préférable encore, c’est qu’il est tenu avec la plus grande nétteté, et que les pauvres diables, qui y sont entretenus, y semblent aussi heureux qu’on puisse l’être dans un pareil etablissement, avec quelques membres de moins. La chapelle surtout mérite l’attention, on ne fait en entrant quoi admirer le plus, de l’élégance, de la nétteté, ou de la beauté de l’architecture. Peutêtre toutes ces choses sont