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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/131

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croassements est une musique delicieuse, et qui seraient au déséspoir qu’on les tourmenta. Bans le fait, leur jeux, leur polices, leur batailles, sont dignes de remarque. On ma plusieurs fois assuré que quand l’un d’eux s’avisait de voler un morceau de bois du nids des autres ; tous, après de longs croassements fondent sur le sien, et chacun emportant un morceau de bois, il est détruit dans un moment : C’est en vain que le voleur entreprend de le defendre, pendant qu’il fait tête d’un coté ; la justice travaille de l’autre. J’ai souvent vu, moi-même, la déstruction complette de plusieurs de leurs nids, mais je ne suis pas capable de dire la vraie raison, de la fureur qui les acharnaient contre le patient.

Il y a beaucoup de personnes qui attendent avec impatience, le moment ou les petits s’essayent a voler de branches en branches ; ils les tirent alors a leur aile, et les mangent ; on assure que quoique la chair en soit noire, elle n’est pas de mauvais gout, on en fait souvent des patés fort bons, a ce qu’on m’a dit, je suis fâché de n’avoir pas été a même d’en goûter, j’aurais été charmé d’avoir une occasion de faire la guerre aux prejugés qui nous empêchent de faire usage des bonnes