Aller au contenu

Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/156

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jusqu’a deux cents, ce qui dans le fait ne demande que plus de force que celle de Nantes, mais doit au surplus être parfaitement la même chose, Quoi qu’il en soit, on ne peut nier qu’ils ne fassent le velours d’une maniere plus parfaite que tous les autres peuples de l’Europe. Le mystere dont ils en couvrent la fabrique a quelque chose de bien extraordinaire, quand on songe que la plupart des commis sont étrangers, et que même grand nombre des chefs de manufacture sont Allemands et Italiens.

La peine de mort est, m’a-t-on-dit, prononcé contre le mortel téméraire qui entreprendrait d’engager pour l’étranger un de leurs ouvriers, par l’appât d’un gain considerable ; ce qu’il y a de sur c’est que lors de mon passage, il y avait dans les prisons un Amériquain, et un Français pour ce sujet. Il me parait incroyable, que s’il est réélement une machine ingenieuse et inconnue, le grand nombre d’étrangers, qui sont employés dans les manufactures ne révèlent pas le secret a leur compatriotes ; cependant je dois dire, qu’aucun commis étranger n’est admis dans les principaux attelliers, qu’après quatre pu cinq ans d’épreuve, et encore lorsqu’il a