Aller au contenu

Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/157

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pris intéret dans quelques unes des maisons de commerce de la ville.

Outre cette manie, j’en trouvai un autre plus ridicule encore, les habitans sont plus d'à demi patriotes, ne parlent de nos constitutionels que comme de gens sublimes qui ont seulement laissé le regret de ne s’être pas déclaré permanents et héréditaires, avec une chambre des pairs et une chambre des communes, tirés de leur propre sein ; voila comme chacun prêche toujours, pour le saint de sa paroisse ; parceque les Anglais ont une Chambre des pairs héréditaire, et une chambre des communes, ils ne peuvent pas s’imaginer qu’aucune nation dans le monde puisse être heureuse et libre sans ces deux choses, ou dumoins leur noms, car c’en est assez pour le peuple de tout pays.

Ainsi l’on voit certaines nations eh Europe, dont les sots admirent le libre gouvernement, parcequ'on voit le mot, Libertas, écrit par tout, même sur la porte de la prison ; tandis que l’on traite d’ésclave et de lâche, d’autres qui ont de tres grands privilèges, vivent tranquilles et heureux, parceque leur souverain dit dans sés edits, tel est notre bon plaisir ; c’est ainsi que la pauvre humanité a toujours été mené par