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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/158

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des sons, et que tel, ésclave de la cent millième partie d’un déspote dans son village, se croit libre parceque son pays s’appelle une république, tandis qu’un autre très indépendant, n’obeissant qu’aux loix, payant sss impositions, et vivant heureux sur sa terre avec sa femme et ses enfants, se croit esclave, parceque quelques grimauds ont dit que son souverain était déspote.

La ville de Manchester n’a rien de remarquable que les canaux qui l’entourent et un assez beau pays. Bientôt je laissai cette vaste manufacture, car c’est ainsi qu’on peut justement l’appeller ; ou comme a Birmingham on ne rencontre que des ouvriers, ou la fumée suffoque, et ou jamais le jaloux manufacturier ne peut s’imaginer qu’un étranger vienne les visiter sans motif d’interet. J’en ai essuyé un trait assez curieux ; un petit marchand nouvellement établi, m’ayant vu avec Mr Rawlinson, s’imagina que j’étais venu pour faire des emplettes, et en conséquence desira ma pratique, il me guétta au sortir de mon auberge, et me pria de lui faire l’honneur de visiter son magazin. — Je commençai d’abord par dire que je n’avais besoin de rien ; puis comme il insistait, je le suivis, et