Aller au contenu

Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/163

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le fertile Yorkshire, ou des le premier pas, hors des montagnes, la terre est en pleine culture et couverte de grandes et belles villes.

La première est Sheffield, encore pleine de manufacture, mais sans aucune chose remarquable, quoique très grande. Puis Doncaster, qui est une charmante place avec de beaux batimens, entr’autres un que je crois l’hotel de ville, avec une noble colonnade ; mais le commerce n’y est pas florissant. C’est une chose digne de remarque, que partout ou les arts fleurissent, le commerce n’a pas tant de vigeur, et que partout ou les pensées continuelles des habitans ont rapport au gain, qu’ils ont fait ou qu’ils doivent faire, les beaux arts sont ordinairement négligés. — Puis traversant un pays entierement semblable à celui de la Vendée en France, coupé de caneaux, de larges fossés, quoique beaucoup plus anciennement tiré de dessous la mer, j’arrivai a Burton, dont la fameuse ale porte le nom, et qui m’induisit dans une erreur assez naturelle, et m’engagea a en demander, mais il n’y en avait pas dans le pays. Ce Burton est un miserable village, qui ne fait rien, et dont les habitans sont pour la plupart pêcheurs.