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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/167

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ques, York languit, et il s’en faut de beaucoup qu’il soit ce qu’il a été. Les murailles ont une grande étendue, mais elles renferment un petit nombre d’habitans, et peu d’apparence de grandes fortunes ; il y a pourtant peu d’année, une cinquantaine a peu près, qu’York passait pour la seconde ville d’Angleterre.

L’ancienne cathédrale est un immense bâtiment Gothique, j’ose dire le plus complet de la Grande Bretagne. Le chateau a deux beaux édifices, l’un vis-a-vis de l’autre. C’est la que l’on retient les prisonniers pour dette ; on leur donne la liberté de travailler et de se promener dans la cour ; douceur dont ils ne jouissent gueres partout ailleurs. J’achetai quelques petites choses dans leurs différentes boutiques, ils parurent m’en avoir grande obligation. Combien il est cruel de retenir ainsi oisif un pere de famille, qui a peutétre été obligé par des circonstances malheureuses a faire des déttes, et dont le travail seul faisait vivre ses enfans, que sa détention réduit a la plus profonde misere, sans satisfaire son créancier. Je fus fort bien reçu par le marchand a qui j’étais recommandé. Il m’invita a diner a une heure, suivant