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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/192

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joint l’ancienne et la nouvelle ville en face du beau bâtiment des Régistres. Ce dernier pont est vraiment magnifique ! A le voir de dessous les arches, on est étonné de leur hardiesse et de leur élévation ; mais malheureusement il n’y a pas d’eau dessous. Depuis le batiment du collège, qui n’est pas encore fini, et dont la batisse est arrêtée depuis quelque temps, toute cette partie de la ville, tant vieille que moderne, forme le plus beau quartier que j’aye vu dans aucune ville de l’Europe. Il est facheux seulement, que les habitans, ou les magistrats, soient assez insouciants pour laisser cette vilaine vallée qui separe les deux villes, inculte, et dans un état a faire honte même a un simple propriétaire a la campagne. Il semble qu’une ville aussi riche pourrait fournir a la dépense de la faire couvrir de terre végetable, et d’en faire un jardin public, ce qui serait d’autant plus convenable, qu’elle manque absolument de promenade dans l’intérieur, et n’en a d’autre que Prince-street, une longue rue de la nouvelle ville, exposé au midi, qui peut avoir en dirécte ligne trois quart de mille, et qui est juste sur le bord de la vallée dont je parle. On a de cette rue la vue de l’ancienne ville, et du chateau, dont l’irrégularité, joint