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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/215

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differens endroits, et ensuite n’en ayant aucun besoin, les laisserent sur le terrein, puis l’humidité du climat, et la négligence, les firent corrompre, et couvrir de moss.

Le pays pres du petit village d’Aberfail me parut très éxtraordinaire, et peut donner une idée de la maniere dont vivent les Indiens en Amérique. Les habitans de ces montagnes, qui en général ne produisent presque rien, vivent dans des huttes fort basses, et couvertes de terre, d’un coté sont les béstiaux, les hommes de l’autre : Le feu est au milieu de la cabane, dans la terre, ou appuyé contre une pierre : La fumée s’échappe par un trou fait au toit, et par la porte, car quand il y a des fenêtres, elles ne s’ouvrent jamais ; tous leurs meubles sont couverts d’une suie épaisse et reluisante. Il est inconcevable comment les béstiaux peuvent s’accoutumer a être ainsi jambonnés (pour ainsi dire) tout vivans ; quant aux hommes, ils y semblent très habitués, quoique l’étranger qui n’y est pas fait, soit suffoqué, et après une ou deux minutes est presque aveuglé, et pleure abondament. Ils sont assis sur des siéges fort bas, afin a ce que j’imagine