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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/244

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route), a rétablir sa fortune. Ils ont aussi une maniere de penser très liberalle, et quoique religieux sont loin d’être importuns pour ceux qui pensent differement. J’ai eu occasion d’aller plusieurs fois au bal que les propriétaires donnent par souscription chaque trois semaines a Montrose. Je n’y ai pas trouvé l’assemblée très nombreuse, mais parfaitement choisie et réélement brillante. La danse Ecossaise, ou Reel, est éxtrêmement difficile a suivre pour un étranger ; la mesure en est si précipitée et si différente des contredances Françaises, qu’on en voit fort peu qui y réussissent, mais les habitans les dansent avec beaucoup de grâce et de légèreté.

Au surplus, on boit sec dans ce bon pays ; j’ai plusieurs fois assisté a des libations allez copieuses ; mais surtout, jamais je n'oublierai le Lisbonne blanc d’un certain Docteur, qui a force de charger le verre de toasts royalistes, aux quels je ne pouvais me dispenser de faire raison, me fit monter tant de loyauté dans la tête, que la muraille n’était pas de trop pour retourner a mon auberge.

A cinq mille au nord de la ville on rencontre un beau pont, qui traverse une vallée et une riviere assez