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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/250

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et couleur, dans une éspéce de ciment que le temps a aulîi changé ên pierre. A en juger par les ruines immenses, ce devait être une place considerable ; la plupart des voûtes sont entières, et parfaitment bien conservées ; on peut se promener un quart d’heure dans ces sombres demeures. L’on y montre des prisons horribles, qui peuvent donner une juste idée du Black-hole de Calcutta, ou soixcente prisoniers Anglais furent étouffés. Dans quelques unes le pauvre misérable était déscendu par une trappe, et n’avait d’autre air que par un trou quarré de six pouces de diametre, pratiqué dans l’épaisseur du mur, et dont l’ouverture était au sommet, trente pieds au dessus, de sorte que la plus foible lumière n’y pouvait pénétrer. Il y a dans ce cachot une petite source d’un eau, un peu salée. On voit auprès une voûte très longue, ou la seule entrée a l’air était un trou rond, semblable à celui d’une meurtrière, pour placer un fusil, et l’homme qui me conduisait m’a rapporté la tradition qui dit, qu’il y a eu jusqu’a cent cinquante malheureux enfermes dedans. On voit au milieu de la cour un bassin d’une eau pure, dont la source fut vraisemblablement autant la cause d’un rassemblement que