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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/256

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a fait une jettée d’enormes pierres de taille, qui s'avance assez loin dans la mer pour la garantir des sables que la marée y apporte ; on y bâtit aussi un corps de caserne sur une petite éminence, d’ou l’on a une vue très étendue. Mais ce qui parait le plus extraordinaire, et ce qui dans le fait est le plus digne d’attention, c’est le coup d’œil que l’on a en sortant des bruyeres et de la tourbe ; après avoir été fatigué pendant huit a neuf milles de leur presque non-interruption, la vue se promène tout à coup sur la riche plaine dans laquelle est située la ville, et sur la vallée ou coule la Dee, sur laquelle on découvre un pont de pierre de sept grandes arches qui la traverse, portant partout l’empreints des armes des éveques d’Aberdeen qui le firent bâtir long temps avant la Reformation. Cette ville fait en grand partie tout son commerce avec la Norvège et la Baltique, ou elle envoie le produit de ses manufactures, qui ainsi qu’a Montrose, Bervy, et Stonehaven, consiste principalement en grosse toile pour les voiles de vaisseaux et les négres.

J’ai entendu dire que leur grand nombre avait causé parmi les enfants qu’on y emploie un liberti-