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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/270

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Moray, dont je fus visiter l’énorme Gothique salle. Ce fut un cuisinier Français qui me la montra, et qui après, ayant fait quelque chemin avec moi, me prenant peutêtre pour un député de la propagande, s’ouvrit, et me débita avec une vélocité vraiment Jacobine, que le roy était un déspote, les nobles, des tyrans, et toutes les autres fadaises, que le peuple répéte sans trop savoir ce qu’il dit. Je le priai fort honnêtement de se mêler de ses sauces, et point du tout des affaires de France, particulièrement devant un homme qui en était une des millièmes victimes.

En me rendant a Nairn par une route de traverse, fatigué, je me reposais près d’une maison, une jeune personne qui attendait son frere, comme elle me la dit ensuite, se présenta, je lui demandai si je pourrais avoir un verre d’eau dans la maison ! Elle me fit entrer, et bientôt la famille vint a moi, et m’offrit toutes fortes de rafraichissements ; je suis fâché de ne pas sçavoir le nom de ces brave gens, qui ensuite m’ont conduit a quelque distance dans mon chemin. Leur maison, qui parait une assez bonne ferme, est a quatre ou cinq milles au sud de