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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/272

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bruyere, ou l’on parvient par un bois assez considerable le long du coteau. Les places ou on a enterré les morts sont parfaitement distinctes, parcequ’il y pousse de l’herbe, et que partout ailleurs il n’y a en a point. En remuant la terre avec mon bâton dans les endroits ou il y avait de la verdure, j’ai touchai les corps, et ai amené plusieurs grands ossemens que jai confié respectueusement a la terre, après les avoir consideré quelque temps avec une attention melancolique.

Le champ de bataille est a trois ou quatre milles du chateau de Stuart, qui fut le berceau des princes de cette maison, ainsi l’on peut dire avec raison, que la même terre les a vu naître et mourir. Les habitans en parlent sans amertume, et si je l’osais dire (quoi qu'a présent très attaché a la maison régnante) avec une éspéce de regret. On reproche au Prétendant d’avoir livré bataille pouvant l’eviter, et attendant du Caithness des secours considérables, qui devaient arriver trois jours après. Parlant a un vieux paysan, qui avait une apparence martiale, et quelques balafres, “N’avez vous pas été soldat ?” lui dis-je ; Soldat, répondit il, Je ne l'ai jamais été que pour le Prince Charles.