Aller au contenu

Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/278

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un autre genre de beauté, peut-être plus remarquable.

Suivant pendant neuf milles les bords variés de la riviere Ness, j’arrivai sur ceux du lac de meme nom. Rien ne peut donner une juste idée du coup d’œil imposant, qu’offre tout à coup cette immense nappe d’eau, dont l’œil ne peut découvrir la fin ; les hautes montagnes qui l’entourent sont pour la plupart tres éscarpées, et paraissent souvent avoir été coupées a pic, a une hauteur prodigieuse pour faire place au lac. La végétation semble assez animée sur les bords, dans les endroits ou les montagnes ne presentent pas une face si rude : On y rencontre plusieurs petits bois, mais plus communément une pelouse unie et verte. Cependant le pays est peu habité, on n’y apperçoit que quelques huttes de paysans a des distances prodigieuses les unes des autres, et il n’y a qu’une petite auberge, nommée King’s-house, ainsi que tout celles du nord de l’Ecosse, que le gouvernement a fait bâtir. Le habitans d’Inverness m’ayant beaucoup effrayé sur l’état du pays, j’avais porté des provisions avec moi, ce qui dans le fait est le plus sur. Passant par un bois de noisetier ou les arbres étaient