Aller au contenu

Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/279

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

couvert de fruits avec une abondance surprenante, je m’arrêtai, et avec le pain que j’avais dans ma poche, du whisky, et l’eau limpide des sources qui sont tres communes dans cette partie, je fis un frugal repas qui me sembla exquis.

Quelques milles plus loin je fus voir la chute du Fyers dans un gouffre sans fonds. Ce spectacle sera toujours present a ma mémoire : Placé sur un roc qui s’avance près du précipice, j’étais comme abymé dans un enfer d’eau, la masse tombant perpendiculairement de plus de 150 pieds faisait un tel bruit qu’apeine pouvais-je entendre ma voix ; l’air était obscurci, et toutes les plantes a une assez grande distance couvertes d’eau ; je me suis trouvé perdu dans la vapeur, et abasourdi par les rugissements et l’agitation des vagues contre les rochers. —

It boils, and wheels, and foams, and thunders through.

La roideur des montagnes qui tombent a pic quelques fois de cent, ou deux cent pieds dans le lac, n’ayant pas permi de continuer le chemin plus loin sur ses bords, je le quittai a la chute du Fyers, et suivant le cours de cette riviere je me trouvai dans un pays nouveau pour moi, habité par de vrais montagnards Écossais, sans aucun mélange d’autres