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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/293

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ent, mais je crois afin qu’on leur courut apres, car on les atteignait toujours dans leurs maisons, et les peres, ou les freres, loin d’en être offensé, offraient du bainn[1] a messieurs les saighaidair[2]. Etant dans leur compagnie, il fallait bien prendre part a la fête, et en me retirant donner un gros baiser a la fille de la maison, au grand contentement de toute la famille, dans le fait c’était une occasion unique, et je suis bien sur que dans cinquante ans elle n’en trouverait pas une autre d’être embrassé par un Français.

Quoique dans un pays si miserable, j’etais cependant étonné, de voir dans leur huttes, au milieu de la fumée des mottes, un air d’aisance que leur premier aspect était loin d’annoncer ; ils ne paraîtraient pas le moins du monde surpris de me voir, quoique je parierais que je sois le premier étranger qu’ils ayent jamais rencontré. On m’a dit au sujet de la fumée qui les étranglent, qu’ils sont intimement persuadé que c’est ce qui les tient chauds : Un bon paysan étant interrogé comment il trouvait Edinbourg, repondit qu’il ne concevait pas comment on pouvait vivre tout un hiver dans des maisons, ou la

  1. Du lait.
  2. Soldats.