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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/62

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taient dans la ville, n’etaient point da tout informés que l’armée dut se retirer, et présumaient que le Roy de Prusse protégerait la ville, et y prenderait ses quartiers. Toutes fois l’eveque se doutant de quelque chose écrivit, m’a-t-on-dit, au Roy de Prusse lui demandant s’il était sur, pour lui et les autres émigrés retournés, de rester dans la ville. Ce a quoi sa majésté repondit assure-t-on fort brièvement, “Autre temps, autre maniere de voir et d’agir. La dessus l’eveque et les autres, prirent leur parti, et profitèrent promptement du peu de temps qui leur restait, pour s’échapper a la suite de l’arriere garde Prussienne. Le grand nombre d’entre eux se sauva a pied laissant derrière eux tout ce qu’ils pouvaient avoir. Je sais des dames tres riches qui firent ainsi la moitié du chemin a la suite des Prussiens, et enfin a dix a douze lieues d’Arlon trouverent quelques misérables charéttes, avec lesquels elles arrivèrent, très fatiguées, mais pas si mal que le grand nombre, car quand après avoir passe un mois dans sa maison a la suite d’un ou deux ans d’une absence forcée, on se trouve obligé de la laisser encore, il est fort a presumer, qu’on y laisse