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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/80

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Hésse repondit qu’il ne pouvait rien faire sans l’ordre des états généraux, qui tardèrent a arriver, et les Carmagnoles qui croyaient devoir ménager la Hollande, a cause de l’Angleterre, ne tentèrent pas de l’obtenir par force. Quoiqu’il en soit, le chagrin de me savoir si près d’eux me fit hâter mon départ, après m’être défait au plus vil prix de tout ce qui pouvait avoir la moindre apparence d’uniforme, et avoir pris un passeport a l’hotel de ville dans la langue Flammande, ce qu’ils n’ont coutume de donner qu’aux habitans du pays, afin d’éviter les rencontres facheuses sur la route, et en cas d’accident pourvoir passer pour un Flamand.

La ville de Maéstricht est grande et bien battie, elle est séparée en deux par la riviere ; les fortifications en sont assez bien entretenues ; auprès de la citadelle il-y-a une caverne immense, dont on tire des pierres pour la batisse ; on prétend qu’elle va jusqu’a Liège ; ce qu’il-y-a de sur, c’est qu’elle est très profonde ; j’y ai marché pendant près de deux heures, sans avoir été aux bout, et fatigué, je suis sorti par une des ouvertures que l’èboullement des terres y a fait dans bien des endroits.