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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/83

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dirent, et furent se chauffer a une auberge, devant laquelle le coche était arrêté. Le maître, vrai Hollandais les laissa faire, et ensuite voulut exiger un salaire, prétendant qu’il n’était pas tenu de les recevoir, quoiqu’ils n’eussent fait aucune depense en bois ou autre chose ; sur leur refus, il commençat a dire des sottises qui ne cèsserent que lorsque la voiture partit.

A quelque distance de Nimégue, le coche s’arrêta dans un petit village ou nous passames la nuit. Aussitot apres notre arrivée a l’auberge, le maitre, suivant l’usage, presenta une pipe a chacun de nous, dont nos gros Hollandais s’étant armés, la salle commune fut bientôt assez pleine de fumée pour ne se pas voir. : On apporta le souper la dessus, qui quoique pour dix a douze n’était gueres plus réstaurant que la fumée elle-même. Apres quoi on établit quelques bottes de paille, toujours dans la même chambre, sur laquelle nous nous jettames, et le lendemain en partant, a la pointe du jour, avant dejeuner, on nous fit payer cinq shellings par tête, le tout en conscience, a ce que nous dit notre hôte.

Nimégue est une assez jolie ville bâtie en am-