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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/95

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blent bien rigoureuses. J’imagine que dans ce moment il pouvait bien y avoir dix a douze mille émigrés a Rotterdam, presque tous avec l’intention de s’embarquer pour l’Angleterre ; cette grande concurrence rendait les passages très difficiles, quoi que plusieurs charbonniers fussent venus a ce dessein a Rotterdam, et que le prix en fut plus que doublés. Aussi fut ce avec assez de peine, que nous trouvames place sur un vaisseau ou nous étions 166, et payames une guinée et demie pour avoir la vingt quatrième partie de la chambre des matelots, ou il n’y avait que quatre hamaks. Vingt quatre dans la chambre du capitaine payerent deux guinées, et le reste dans le corps du vaisseau, une guinée. (On y avait fait une éspéce d’entrepont, ou sur un peu de paille, chacun avait sa place. Le vaisseau ne devant partir que quelques jours après, nous employames ce temps a parcourir la ville, qui quoique coupées de canaux n’a pas autant l’apparence Hollandaise, que les autres ; Elle n’est pas a beaucoup près si reguliere ; les habitans aussi n’ont pas au même degrés cette large face qui distingue leurs compatriotes. Les batimens publics n’y sont pas tres remarquable pour