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Page:Latocnaye - Promenade d’un Français dans la Grande Bretagne, 1795.djvu/96

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leur architecture, mais ils sont vastes et convenables.

Ce fut la, que je vis pour la première fois de petits carrosses, avec trois ou quatre enfants dedans, un sur le siege du cocher, un autre derrière, trainés par deux ou trois chevres, qui sont aussi dociles que pouraient l’être des chevaux ; du coté d’Amsterdam, et la Haye, les charettes pour les provisions que les paysans conduisent au marché sont comme en Flandre attelées avec des chiens. Comme ces sortes de voitures ne payent rien aux barrières, on sent qu’elles leur sont d’un grand avantage, car en outre que la nourriture de ces chiens ne coute presque rien, attendu qu’ils la portent avec eux, ils ont aussi en eux des gardiens fideles, et peuvent en toute sureté laisser leur charette chargée au milieu des places, et vaquer a leurs affairs. Toutes ces reflexions quoique naturelles ne frappent point d’abord un étranger, a qui cette coutume parait ridicule et même cruelle, car les pauvres bêtes tirent la langue d’une telle maniere, sont communement si maigres, et paraissent si fatigués, qu’il est très naturel d’accuser leur maitre de dureté. Cependant, peu a peu on s’y accou-